22.02.2022 : lancement véritable du XXIeme siècle
Nous sommes au bord du passage du siècle, le XXIe siècle
débute à présent. Car pas grand chose de la lancée du XXeme siècle ne tient plus
aujourd’hui, ne conditionne ou explique notre monde. Le XXIeme
siècle débute ici en 2022. Au 22 02 2022, alignement (magnifiquement
palindromatique) des chiffres, le
dernier avant 02.02.2202 .
L’oubli
des grandes guerres, le virus guerrier :
Aucun des grands dirigeants actuels de la planète, aucun des
prétendants à la prochaine présidentielle française , ne sont issus de la
recomposition ouverte par la fin de la seconde guerre mondiale.
La plupart des grandes œuvres littéraires européennes ont été écrites dans l’écho de la guerre mondiale, de Thomas
Bernhard à Herta Müller ou Heiner Muller, en passant par Duras, Giono,
Javier Marias, Virgil Gheorgiu, Vassili Grossman ou Harry Mulisch, etc..
Hubert Germain, l’ultime dernier compagnon de la Libération, après
Daniel Cordier, est mort en octobre 2021. Il ne reste plus de ces acteurs
ayant engagé leur vie dans la défense d’un idéal et en témoignant parmi nous
comme Cordier l’avait fait, sa pensée, ses chemins de vie, ses évolutions
politiques s’enracinant dans le compagnonage de Jean Moulin.
Toute une conscience
vécue de l’histoire s’efface donc, avec le danger d’une innocence naïve alors
que la Russie (avec un PIB équivalent à la Grèce) renoue avec sa dynamique crypto-tsaristo-urss. Elle
développe ainsi une véritable nuisance aux frontières de l’Europe, de la
Finlande à la Roumanie mais d’abord auprès des anciens pays satellites.
La Chine
joue au go (trame ses territoires) à l’échelle planétaire avec les nouvelles routes de la Soie, les
JO et sa territorialisation historique.
Nouvelles
fiertés du relèvement nationaliste anciennement humilié par les occidentaux.
Du coup,
la dissuasion nucléaire, héritière suspendue à Hiroshima retrouve une vigueur
comme menace conventionnelle. Dans les déserts tibétains, autour des gros
villages coréens, sur les marches de l’Europe ou certaines iles du Pacifique,
les scénarios de guerres qui se déséquilibreraient trop rapidement intègrent
des bombinettes nucléaires.
Le virus
biologique
Depuis presque 3 ans, une épidémie de Sras, Covid, parcourt et couvre la planète, celle
des réseaux de grands échanges. Il homogénéise, et installe pour de bon
l’idée d’une communauté de destin. Ce virus sépare nos sociétés mais édifie
l’espèce commune. Le virus circule tout autant que le vaccin, ce qui fait de
nous une espèce solidaire.
Virus spéculatif
Dans le même temps, le développement de nouveaux empires économiques s’immisce
ouvertement dans les jeux politiques,
Il remet
en cause les démocraties et d’ailleurs tout le monde, dans l’illisiblité qui s’accroit, simplifie
le complexe en souscrivant à des tyrans plus ou moins éclairés, au Mali, en
Chine, en Russie, chez Trump, Orban, Erdogan, etc.
Virus de la déréalisation
L’immense déréalisation
des réseaux sociaux, le surréel de L’ IA qui monte, la réalité augmentée
prodigieuse conditionne la nouvelle anthropologie du monde, sans que nul n’y
complote, sans qu’aucun plan ne le fonde mais avec certitude : la mise
au monde artificielle en est le seuil qui s’annonce.
La vigueur de l’anthropocène (Google correcteur
ne connaît pas encore ce terme mais ça va venir) et la perception de
l’accélération climatique qu’il génère deviennent le destin de la génération
dorée (éduquée, ne connaissant pas la guerre, biberonnée dans l’aisance citoyenne, ..)
Cette
déréalisation réelle produit des artefacts tangibles , NFT spéculatifs et
cryptos monnaies, dark web, armes autonomes. Le Bitcoin s’envole à des valeurs
fabuleuses mais le Bitcoin ne survivrait pas à 15 jours de panne
d’électricité ou à 3 semaines de coupure des réseaux internet.
Dans cette illisibilité, savoir qui nous sommes
Même les virus collapsent
Car nous
avons (nous autres érudits, 👶) la conscience
des effondrements. De multiples civilisations et sociétés ont connu, après
leur acmé, en raison souvent de leur hégémonie territoriale et de leur
confort culturel, un collapse : oui, il y a eu un dernier arbre, une
dernière pirogue, un dernier dodo, un dernier hiéroglyphe, un dernier clic .
Oui, la
fin de l’empire romain survient le jour où l’eau de l’aqueduc qui alimente
les thermes de Caracalla, cœur vital banal quotidien du monde romain, est
coupée par les barbares.
La fin de
notre utilisation débutera avec la coupure électrique (et la fin de l’Europe
avec la coupure du gaz russe ?)
Un certain
pessimisme global donc, sans dramatisation ni angoisse, car tout ça se passe
à bas bruit. Et en même temps, un vrai optimisme local, avec une très belle
jeune génération, émancipée des idéologies de masse, consciente des limites
et arcboutée sur des valeurs de respect humain.
Alors oui
nous y voici, avec un regard oublieux mais aussi tout neuf pour aborder le
nouveau siècle qui s’écrit. Le très inédit XXIe siècle commence à présent.
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