La grande question stratégique (RH et prospective) aujourd'hui est celle du "nous " :
qu'est-ce qui nous tient et nous anime en tant que communauté de projets ?
L'enjeu est celui d'une intelligence collective qui repose sur la collaboration entre des individus irréductiblement, vertigineusement, différents.
Parmi ces différences, l'une essentielle tient aux polarités hommes / femmes.
Notre contribution en tant que consultants, coachs, consiste donc à poser des repères de différenciation dans des situations telles que celle du risque, de la représentation ou de la valeur ( donc la rémunération par exemple ).
Nous n'en sommes plus à la déploration des rapports de force même si des situations d'humiliation ou de discrimination subsistent mais plutôt à la manière dont le management et les stratégies RH peuvent s'appuyer sur ces moments de différence pour élaborer de la performance collective.
C'est le sujet de ma contribution (écrite à quatre mains avec Axelle Lofficial) à l'ouvrage publié par les Éditions Management et Société "Réinventer le leadership".
Cette contribution "experte" questionne "la mixité dans le leadership comme vecteur de performance et d’accomplissement pour les jeunes générations ». En voici un extrait :
« Le leadership contemporain : une voie, pas un savoir"
A la manière d'un art martial, l’exercice du leadership est constamment et humblement renouvelé. Lucidité sur soi, intuition de l'autre, vision stratégique, soutenir la communauté de projet sont les leviers de cette légitimité. Cela suppose une vigilance sur soi, le questionnement collaboratif, l'écoute de celui qui n'a pas tous les pouvoirs (subordonnés, autres cultures, clients, fournisseurs, etc.) et la loyauté confrontante envers les partenaires de pouvoir (présidence, hiérarchie, concurrents, etc..). Le leadership n'est pas une affaire individuelle mais un registre éthique et performant de la communauté en actes.
Dans le moment historique qui est le nôtre, cet horizon de la communauté de projet se fait sous contrainte sociale : suspicion d’intellectualisme, incertitude des prospectives, feuilletage des cultures, introduction des non-humains dans l’espace de décision (intelligence artificielle, robotisation, agents virtuels de communication) ou encore prise en compte de l’empreinte environnementale mais il n’y a pas d’autre chemin pour garantir nos avantages concurrentiels et il incombe au leader d’interpréter le complexe. L'espace de progression se gagne sur le terrain de la communication managériale et dans des séminaires dans lesquels la parole circule et les représentations s'interrogent. Alors le leadership, dans le moment historique qui est le notre devient ce qu'il doit être : un art ».
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