12 novembre 2022

Nous aurons la peau des oiseaux

 




 

Une fois par semaine le dimanche sur l’île de la Cité à Paris des fleurs, des pépiements, nous signalaient le marché aux oiseaux.

Occupation vaguement désuète entre philatélie et circuits de trains électriques mais une présence explicitement vivante dans leurs cages : des oiseaux par dizaines, voletant et sifflant.

La fragilité, la délicatesse et la beauté à portée de porte monnaie.

Un modeste contrat relationnel avec la beauté de la création. De petits êtres sur qui veiller.

Mais au nom d’un essentialisme de la protection et de la souffrance animale, quelques législateurs et militants ont décidé de mettre fin à ce commerce à ciel ouvert qui permettait pourtant traçabilité et contrôle afin de purifier la ville de toute souffrance animale. Cette purification est en fait mortifère : elle gentrifie, aseptise et isole le monde urbain.

Prochaine cible, à laquelle souscrivent évidemment tous les promoteurs avides d’espace : les zoos où « souffrent » quelques tigres, éléphants et alligators.

Avec leurs apparentés oiseaux, ces ambassadeurs du vivant sont pourtant,  avant tout les témoins d’un autre monde avec lequel nous coexistons. Leur regard et leur ramage nous rappellent certes la douleur de l’enfermement mais aussi l’existence, réelle ou rêvée, d’un autre monde.

Croiser le regard de Nénesse au Jardin des Plantes ou contempler deux  inséparables dans leur volière, c’est constater l’ensemencement possible encore du monde par le vivant des espèces, même au prix d’une souffrance individuelle.

Je propose de porter au débat participatif parisien la fermeture de ce marché.

 

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