Ce que peut le théâtre : deux extrêmes au Théâtre de l’Odéon, redîmé par Pasolini.
La luz de un lago , posture d'imposture
Face public une sorte de performance prétentieuse..
Bidon arrogant innocent dictatorial mal digéré révolutionnaire de joujou..
Confondant l’amour et le sexe, le vacarme et l’émotion. Assis tranquilles sur leur technophobie technophile. Comme une longue masturbation devant une télé mal réglée. Une tarte à la crème d’étudiants de deuxième année (tartes de merde argileuse jetée sur l'écran à la fin comme s'ils conchiaient le théâtre bourgeois, en faisant bien attention cependant à tout laisser propre) . Inanité en trois langues surtitrées.
Lunettes noires dans le noir, même Julio Iglesias ne le fait plus.
Trop cher (puisqu'on se trouve cantonné sur la scène jusqu'au lever de rideau final qui découvre la belle salle toute vide mais ont il faut payer la jauge je suppose) . Plutôt que de le revoir encore comme je le prévoyais j’ai revendu ma place à bas prix en prévenant les acheteurs de cette spectaculaire inanité prétentieuse. Comme c’étaient des jeunes je leur ai fait l’hypothèse d’une incompréhension générationnelle et leur ai souhaité un beau spectacle.
Un théâtre de posture. Une imposture donc.
Pétrole, Pasolini, Creuzevault, géniale création collective avec la troupe
Une semaine plus tard c’est la première de Pétrole , la pièce montée par l’équipe de Creuzevault à partir du torrent Pasolinien de Pétrole. Un texte inachevé, dans son aboutissement et sa structure mais d’une cohérence messianique sur la jouissance de la domination capitaliste, la corruption des âmes au travers du corps crucifié du poète. Immontable , presque illisible dans sa suite de notes et de bref essais ou saynètes. Et pourtant guidés par Creuzevault ils en tirent un maelström parfaitement contemporain même si les références sont du XXeme siècle. Ça se termine. C’est plutôt génial. Des moments formidables. Un propos vertigineux. Pasolini incante, à la croisée du sexe et du politique tragique bouffon. Une séquence d’anthologie lorsqu’une vidéo nous offre le monologue d’une force obscure (un Dieu omniscient) sur la sainteté, prenant le masque du Diable dans l’Algeco pétrolier jeté sur scène, avec son voyou ironique (un ange ?) en arrière plan. Aussi une séquence de pure transe où l’intello ou le cadre lucide s’offre et se pâme d’être enfin possédé par le prolétariat des terrains vagues, par le vrai peuple viriloïde qui peut négligemment et bien sûr contre argent, enfiler le cadre corrompu, le poète perdu.
Le théâtre est parfois le lieu de la vérité.
jusqu'au 21 décembre, au Théâtre de l'Odéon, quelques rares places encore,
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