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| Qui suis-je ? Où vais-je ? |
Toujours ces films uniques de Yorgos Lanthimos.
Deux branquignols enlèvent et séquestrent la Présidente d'une grande compagnie industrielle, la soupçonnant d'être une extra-terrestre.
Outre le télescopage des discours tels qu'ils apparaissent dans leur extrême délire aux Etats Unis (par quelle prouesse des cinéastes démiurges parviennent-ils encore à arracher des millions de dollars à des studios pour dénoncer, documenter la faillite civilisationnelle en cours là-bas, Bugonia ce jour, One battle after an other l'autre jour ?), deux remarques sur ce beau film de rhétorique (quand tous les combats sont épuisés, il ne reste plus que la parole comme arme ou relation).
Il n'est en effet question dans cet enlèvement ni de sexe, ni d'argent mais de dialectique rhétorique. Comment convaincre l'autre, par quels compromis, acquiescements, reconnaissances avec comme risque de décrochage le déchainement de violence.
Le gamin sur son petit vélo a grandi
Le promoteur de l'enlèvement, persuadé que le personnage d'Emma Stone est un alien issu d'Andromède roule à fond sur son petit vélo, entre bicoque déglinguée et entrepôt de colisage. Ces courses plus ou moins longues ou déchainées me paraissent issues tout droit du petit vélo du gamin qui dans l' E.T. De Spielberg, échappait aux poursuivants avec son petit VTT. Il a continué à pédaler et le voici arrivé tout droit, vieilli, complotiste, déglingué dans une Amérique bien plus désenchantée.
Ces patrons déments venus d'ailleurs
L'autre remarque c'est ce personnage de Présidente de Company. Elle est parfaite d'arrogance, de beauté, de jeunesse inaltérable, de contrôle et Lanthimos prend au mot ces dirigeants dingos des Gafa qui rêvent de nouveaux mondes et de nouvelle humanité. Ce sont bien littéralement des extra-terrestres.

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