Quand on t’a tout pris , qu’on t’a ratiboisé, enfermé, ramené au degré zéro de
l’exister, il ne reste que tes souvenirs et tes croyances les plus réelles. Le
film de Jafar Panahi est un formidable drame moral qui parcourt la tragédie, le
dérisoire et l’ironie de la vie.
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| .. et tout se complique |
Un type salopard est repéré par hasard et
violenté par d’anciens prisonniers iraniens qui ne l'ont pas oublié. La vengeance s’impose mais le doute
s’insinue sur cette identité. Panahi rassemble quelques infortunés, assemblés
par hasard mais qui font peuple, celui qui demande des comptes à la barbarie
d’un régime. Pour chacun d'entre eux, tout s'arrête immédiatement dans leur vie car il s agit de juger un
homme, probablement leur salopard.
Cinématographiquement c’est construit avec la
logique implacable d’un Hitchcock mais avec la présence populaire de toute la
société Iranienne , à la manière d’un Iosselani ou d'un Kiariostami. La vie s’insinue
par tous les côtés , le hors champ, le vacarme des rues et des rencontres de la
rue.
Révolution culturelle ou révolution islamique, ou capitaliste, pour qui a
un cœur intelligent, la vie toujours continue. Le prodigieux c’est que ce film
cherche et trouve la vérité. Elle est sa seule arme, sa seule croyance et que
Pahanj s’en fait l’évangéliste , sans fard ni métaphores. Une expérience de
philosophie morale qui débouche sur un constat d’humanité politique.
Et le
réalisateur, après avoir dit toute sa vérité , tirée du puits de l enfermement
et des voix de ses compagnons de captivité, est retourné en Iran.
Saint Navalny, protégez le
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