21 octobre 2025

La République de Weimar c’etait pas si mal. Un peu de compassion lucide

 


Une astrologie française

?

Il se dessine par ici une curieuse conjonction dont on aimerait qu’elle ne soit pas fatale. Les médias et la justice jugent avec une exemplarité de principes qui aurait réjoui Saint Just. 
Le Président se dissout dans l’exécration générale. L’évaluation financière du pays est stigmatisée par les agences de notation. Et par dessus ça notre fleuron national, le Louvre, ultime refuge du Sacré (le Beau commun) est ridiculement violé par de malins petits Lupin, le ministre de l’Intérieur ajoutant à la honte en qualifiant publiquement le vol de « braquage » comme s’il s’agissait d’un film ou que les voleurs gagnaient déjà à ce qu’on parle comme eux alors même qu'il ne s'agissait d'ailleurs pas d'une attaque à main armée. 
Et l’ancien Président est incarcéré à la Santé après qu’on lui ait retiré la Légion d’honneur pour une conversation téléphonique ? En nous disant qu’il ne veut pas « de notre compassion mais de notre indignation ». 
Légion d'honneur contestée comme Ardisson, notre plus brillant interviewer de télé publique humaniste, dont heureusement les archives de l’INA gardent témoignage qui s’était vu lui aussi dénoncé au moment de l’attribution de sa Légion d’honneur. 
 Mais qu’est ce qui se passe ici, si on regarde ça d’un autre pays , européen, américain ou russe ? Une République de Weimar qui se naufrage dans le ricanement ? 
 
Reprenons : Macron dont le positionnement sur les affaires du monde et la parole de la France est de haute tenue (qu’on imagine Hollande, Melenchon, le Pen ou Bardella se prononcer et agir sur la Russie, Zelensky , la Chine, la Palestine ou Trump - Macron président de l’Europe !) se fourvoie dans un jeu de nominations politiques post-dissolution qui lui met tout le monde à dos. Avec une Brigitte Macron, exemplaire femme française qui devient peu à peu la cible fantasmatique des torchons et des rumeurs comme une Marie Antoinette d’après la chute. 
 

Humbles propositions 

J’oserais quelques remarques : au lieu de se réjouir d’abattre toute figure ou institution qui dépasse la moyenne publique, reconnaissons les services rendus (la Présidence tenue) le mérite de la gloire (Depardieu même si génie imbécile et Anouk Grinbert qui sait dire les tourments et les tournants de l’âme). 
Macron , de nominations en détestations aurait dû nommer un ou une socialiste (Faure, Delgado ?) en responsabilité (ou même l’honnête Roussel) et que ce soit le Parlement des extrêmes qui éventuellement les fasse tomber plutôt que de frustrer le bon peuple de cette reconnaissance d’une opposition responsable. 
Nous avons un des pires patronats qui soit , avec un Medef qui hurle toujours à l’agonie au lieu de gérer les affaires paritaires en dialogue et de ne faire d'autres propositions que l'exonération de charges . Et oui, on doit prendre de l’argent aux patrimoines décuplés pendant la dernière décennie tandis que les classes moyennes sont écrasées d’amendes routières, de règlements (plus le droit de faire du feu dans son jardin ?) et d’injonctions au politiquement correct. 
 
Je te joue une chanson ? 

On doit matraquer financièrement Guéant et Hortefeux qui ont dissimulé, magouillé, touché l’argent sale et se foutent du monde (« j’ai revendu un petit tableau.. ») et ne pas déchoir à incarcérer un ancien Président qui a fait de son mieux pendant ses fonctions de chef d’Etat. Carla Bruni se solidarise à la française, comme une Olympe de Gouges, en décalottant la bonnette des tourmenteurs de son mari ou en lui chantant une chanson de cœur , Let it be. Que cela soit, si ça doit être. Dans l’honneur, la lucidité… et la compassion. 
Weimar c’était pas si mal, vu d’après.

13 octobre 2025

Un simple accident.. Quand il ne reste que l'essentiel

Quand on t’a tout pris , qu’on t’a ratiboisé, enfermé, ramené au degré zéro de l’exister, il ne reste que tes souvenirs et tes croyances les plus réelles. Le film de Jafar Panahi est un formidable drame moral qui parcourt la tragédie, le dérisoire et l’ironie de la vie. 

 

.. et tout se complique

Un type salopard est repéré par hasard et violenté par d’anciens prisonniers iraniens qui ne l'ont pas oublié. La vengeance s’impose mais le doute s’insinue sur cette identité. Panahi rassemble quelques infortunés, assemblés par hasard mais qui font peuple, celui qui demande des comptes à la barbarie d’un régime. Pour chacun d'entre eux, tout s'arrête immédiatement dans leur vie car il s agit de juger un homme, probablement leur salopard. 

Cinématographiquement c’est construit avec la logique implacable d’un Hitchcock mais avec la présence populaire de toute la société Iranienne , à la manière d’un Iosselani ou d'un Kiariostami. La vie s’insinue par tous les côtés , le hors champ, le vacarme des rues et des rencontres de la rue. 

Révolution culturelle ou révolution islamique, ou capitaliste, pour qui a un cœur intelligent, la vie toujours continue. Le prodigieux c’est que ce film cherche et trouve la vérité. Elle est sa seule arme, sa seule croyance et que Pahanj s’en fait l’évangéliste , sans fard ni métaphores. Une expérience de philosophie morale qui débouche sur un constat d’humanité politique. 

Et le réalisateur, après avoir dit toute sa vérité , tirée du puits de l enfermement et des voix de ses compagnons de captivité, est retourné en Iran. 

Saint Navalny, protégez le ..