25 septembre 2025

La Croatie en été... Il y aura toujours quelqu'un pour assumer le Mal

On trouve toujours quelqu’un pour assumer le Mal (la Croatie en août)


Donc la Croatie au mois d’août. Files d'automobiles sur les autoroutes qui filent vers la mer et toutes ces belles choses de la Croatie. Plus de 1200 îles, Nicolas Tesla, l’invention de la cravate, etc. Sur la route on voit des maisons neuves. Beaucoup. Et aussi des maisons pas terminées. Dont l’isolation extérieure n’est pas posée. Maisons de brique qui attendent leur crépi. A côté de maisons abîmées. Et puis encore des maisons éventrées. Des toits ruinés. Comme si un météorite leur était tombé droit dessus. Et on comprend soudain que ce n’est pas une blague de Catelan (météorite sur le pape) mais un obus oui un obus tombé du ciel. Car il y a eu de la guerre ici. Beaucoup de guerre. L'entrée dans l'Europe a permis de financer beaucoup de reconstructions mais apparemment sans prendre en charge le crépi.

Comme elle est belle, la Croatie, ici dans le parc national de Plivitce


Avant l’Europe et son ouverture et sa paix par le commerce, la prospérité et les institutions.

Pendant la seconde guerre mondiale une république s’est proclamée ici qui par souci de nationalisme soutenu par le religieux s' est immédiatement alignée sur la doctrine nazie de pureté de la race , de la langue croate. Plusieurs camps de concentration avec mises à mort systématiquement sadiques. Ce qu’on présente souvent comme une milice oustachi , était en fait un gouvernement, une république, qui à accueilli Hitler comme un allié. Bases des Sous marin, massacres par le gouvernement de tout ce qu’ils pouvaient attraper de serbes (« on en tue un tiers, on en convertit un tiers et on expulse le dernier tiers « ), de juifs et de Roms dans la vingtaine de camps établis sur ce beau territoire. Certains dignitaires nazis qui visitaient ces camps se sont dit horrifiés par la sauvagerie du système. A la fin de la guerre, filière classique : on se rend en Autriche, exfiltration vers les monastères du Vatican , fuite vers le Chili puis l’Argentine et pour finir l’Espagne franquiste , sans jamais avoir regretté ou renié quoi que ce soit. Bien au contraire pour Ante Pavelic le président et, pour  les divers commandants de Jasonelek, un des plus grand camps de concentration d’Europe, tous se sont vantés de ne rien regretter. 

 Le retour du nationalisme

On se dit que cela a servi de leçon et que la Yougoslavie titiste a expurgé ces démons mais au moment de l’éclatement de la Yougoslavie en 1992 ça recommence. Il n’y a plus de juifs mais il y a des serbes et le gouvernement croate met en place une politique d’épuration ethnique. On se bat contre les armées serbes ou bosniaques mais surtout on rappelle les croates du monde entier (peu reviennent) et on vise les populations civiles. Massacres, bombardement de villages, etc. Ces maisons qui restent en l’état de leur ruine sont les caries visibles mais silencieuses sur toute la ligne de tension ethnique. Une politique d’épuration ethnique qui fait que vingt ans plus tard en 2011 le relevé démographique montre un accroissement des croates de 66% à 89 % concomitamment avec une diminution de la population serbe de 60%. Curieusement les Roms sont eux devenus un peu plus nombreux.

Ça s’est passé en Europe, au soleil et dans la neige des parcs nationaux et au bord des plages. Pas de pancartes, peu de mémoriels ailleurs qu’à Zagreb. En juillet de ce même été, Marko Perkovic, dit Thompson, a rassemblé à Zagreb un record international d'entrées payantes pour son concert, avec saluts et slogans oustachis entre deux chansons.

 

Le passé est devant nous

Ça se passe aujourd’hui en Ukraine, sur les populations civiles. Peut-être même en Palestine par les temps qui courent, ou dans l’avenir Trumpien. On trouve toujours des nazis pour faire le boulot du Mal lorsqu’il devient à l’ordre du jour.

 

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