Au moins une entreprise se réjouit de la pluie parisienne : Vélib' car les
intempéries dissuadent ses clients de rouler en vélo. Et s'ils avaient l'idée
aventureuse de braver le vent et la pluie, encore faudrait-il qu'ils trouvent
un vélo ou qu'ils puissent le déposer.
C'est que le passage d'un opérateur à un autre, en dépit des messages sur site
virtuel et des annonces sur stations devient un cas d'école de bascule
systémique.
Le système Decaux, en dépit de lourdeurs des engins, d'une faible sensibilité à
l'écologie et d'une navigation carte bleue fastidieuse était parvenu à un bon
fonctionnement : nombreuses stations, disponibilité des vélos et emplacements,
maintenance assez effective.
Les conditions d'attribution du marché avaient été à l'époque assez "sportives",
Decaux tenant vitalement au réseau d'affichage, même si sa sensibilité à la
mobilité urbaine douce n'était pas une valeur chevillée dans l'ADN du groupe à
l'époque.
Dans l'appel d'offre qui a été cette fois remporté par la société
montpelliéraine "Smoovengo", l'engagement écologique et la com' sont cette fois
assurés.
Le problème est industriel : en dépit des annonces : "même tarif",
des vélos légers, certains électriques, des stations ouvertes en janvier,
force est de constater que rapidement les stations classiques ont bien été
fermées mais que le nouveau système n'est toujours pas opérationnel. Car
il s'agit bien d'un système : commercial, implantation de stations, mise à
disposition de vélos.
Pour l'usager, en dépit des annonces rassurantes et
prometteuses, le service est complètement aléatoire. S'il arrive à transférer
son ancien abonnement et à recevoir une nouvelle carte (je l'attends toujours), encore lui faut-il trouver une station ouverte, avec des vélos disponibles
(certaines stations présentent une belle collection, mais inaccessible) et une
station où les déposer.
La mise en place de ce système suppose une véritable stratégie industrielle
logistique, une capacité d'investissement pour assurer les travaux d'ensemble
et une communication précise, engagée et en temps réel.
Ces difficultés, dont nous verrons comment elles se résolvent au final,
montrent l'enjeu des offres systémiques. L'appréciation de l'offre doit prendre
en compte la capacité de l'opérateur à assurer cette transition systémique,
bien au-delà de la seule offre "véhicule " ou "économique
".
Un cas d'école, à méditer pour la reconfiguration du réseau SNCF, du parc nucléaire...
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