A l’heure du départ de
Laurent Blanc, quittant le système toxique de ses joueurs, de
l’exposition médiatique et de ses investisseurs, quelques mots sur
un petit télescopage des images modernes qui en ces jours de février
m’avait poussé à imaginer de l’inédit.
Au cours de mes
séminaires de communication managériale, il m'arrive d'aborder notamment avec les élèves ingénieurs différentes situations
d'actualité lisibles en termes de crise managériale.
Or
spontanément l’une qui les passionnait en février dernier était le dérapage de communication initié par le joueur de foot Serge
Aurier.
Celui-ci s'est en effet trouvé au croisement de plusieurs
régimes de communication contradictoires.
Piégé « à
l'insu de son plein gré » par un "vieil ami", une
connaissance de quartier, Serge Aurier a laissé partager sur les
réseaux sociaux des commentaires qu'il semblait tenir dans le cadre
amical. Ambiance débonnaire, entre jeux de console, chicha et salut
aux lointains copains « cousins » par
Periscope.
Dénigrant ses camarades de jeu, tenant des propos
insultants sur son entraîneur, on peut dire qu'il a abîmé l'image
du club et mis en péril sa propre valeur sur le marché ainsi que sa
pérennité comme joueur du PSG.
A chaud cela ressemble à un gros
bug de communication : joueur et coach bafoués, dirigeants du club
furieux, etc. Des excuses peu convaincantes, tenues en
survêtement aux couleurs du club et devant le drapeau du club,
ont manifesté le lendemain la reprise en main du vilain gamin par la com; du club. Comme disait Laurent Blanc, quelques « joueurs de
cette génération » s’excusent souvent (a posteriori) alors
qu’ils devraient plutôt réfléchir à ce qu’ils font.
À
l'issue d'un débat animé, les jeunes membres du séminaire on fait
ce lendemain d’info, le pari aux trois-quart, qu'il ne jouerait
plus au PSG.
Pour ma part j'ai fait un pari différent.
1. Que
sa réputation n'était pas grillée et même qu'au contraire
certains supporters notamment y entendraient enfin une parole
« authentique » , « non formatée » par
les communicants et laissant entendre ce qui se dit dans le vrai
monde des vestiaires.
2. Je pense même que dans le monde des
quartiers , cette parole libre , lui apporterait admiration et
crédit : celui qui bien que über-millionaire, continue à parler tel
qu'on se parle entre copains.
3. Petite réserve: il est peu
prisé dans le monde populaire qu'on trahisse qui vous a accordé
amitié (Laurent Blanc dans le cas présent).
4. La question
qui reste : comment sanctionner un gamin millionnaire pour un
écart de parole irrévérencieux.
5. Ma proposition : d'abord une
explication yeux dans les yeux. Crever l'abcès du contenu des
propos.
6. Ensuite il s'agit d'imposer une mesure qui l'engage
réellement, qui soit patente alors qu' il ne s'agit pas d'une faute
de jeu, qu'une amende ne le touchera pas, ni des excuses devant un
prompteur et que Aurier est un des meilleurs ailiers du foot actuel.
6. Une seule solution : lui faire reconnaître publiquement ses
excuses et leur acceptation, de manière à ce que, tous à la fois,
ses "potes", les dirigeants, l'entraîneur et ses équipiers, le public
sachent qu'il reconnaît sa faute et fait acte de contrition.

Au
prochain match, Serge Aurier doit entrer le premier sur le terrain
mais à genoux, devant les télés, les potes, sa famille, le monde
du foot. Il veut jouer ? Ok. Il joue mais entre à genoux. Quand
Blanc et ses 10 équipiers lui auront chacun tapoté la tête ou
l’épaule, au passage, seulement alors, il se relève, réintègre
l'équipe et joue un grand match.
Ça s'appelle un rituel et c'est la
seule manière que l'équipe, le coach, les dirigeants et les
supporters en sortent cimentés.
Et s’il recommence il est viré.