Grand Central parle de l’essentiel : le cœur nucléaire du monde contemporain, le cœur des fraternités de travail, le cœur des incendies amoureux.

Ça évoque les films de Renoir, le Gabin de la Bête humaine, avec les corps massifs d’ouvriers, la tonitruance de ceux qui exposent leur corps. On s’y frotte la peau pour la décontaminer, pour s’empoigner, pour s’aimer.
Le management « réaliste »
Les managers et les RH apparaissent furtivement, pour l’embauche et quand ça va mal. Des femmes à chaque fois, pas très compassionnelles : à l’embauche, à chaque mention de compétence douteuse, la recruteuse commente d’un « Ça ira... ! » qui étonne le candidat, lui-même baratineur.
Quand il y a dépassement des doses, la responsable surgit, pas hostile mais brutale, réaliste, cash. On est loin du manager-coach, plutôt dans la culture de mercenaire, de chantier précaire. conducteur de travaux : efficience, compréhension des transgressions dans le respect de l’objectif final. Sentiment pour tous d’être au cœur de « la vraie vie. »
C’est que l’essentiel tient dans l’exposition au risque, soutenue par l’argent « facile » et la fraternité du camp des intérimaires : solidarité, formation, exubérance.L’inclusion des exclus
Ce film montre également toute la porosité entre précarité et mercenariat salarié sur un mode documentaire rarement abordé au cinéma. Vaguement délinquants, petits casiers, larcins opportunistes, ils cherchent tout de même à travailler, au gré des engagements. Quand ils achètent une voiture c’est à des gitans, l’argent est liquide, on se le prête,