28 octobre 2013

Venise, capitale du Monde (des images)


En tout lieu du monde on peut en saisir la pulsation, l'écho mais certains exposent cette lisibilité avec un rendu plus vibratile.
Paquebot se mirant en Saint-Marc
Vous le dirai-je de Venise ? Cité-État qui jusqu'au XVIIIe (jusqu’à Napoléon) a été le centre bruissant et puissant de l'échange avec l'Orient, lieu d'une convergence jalouse du luxe, de la puissance et des arts. Un long assoupissement ensuite aplani par les marées touristiques, venues se prosterner vers un message de beauté qui leur renvoie l'inanité de leur passage. Stupides comme toute horde mais ne se trompant pas d'adresse (de mythe). De même que sous la Tour Eiffel, le passage des nations, le bruit des langues nous y disent en un instant l'état géopolitique des apparitions, le style des classes moyennes planétaires, et encore le moment des technologies et des attitudes de représentation. Ils ne voient pas l'habitant, l'habitant les frôle, car il serait épuisant, stérile et perturbant de les considérer personnellement comme étrangers individuels.
À Venise, je dirais qu'en moyenne journalière il se prend 500000 photos. En certains endroits, il n'est pas possible de prendre une photo sans être soi-même pris en photo, une orgie numérique assez rafraîchissante. Tout a été dit et représenté à Venise mais sa réalité reste inépuisable, une sorte d'expérience concrète de l'infini. Il fallait donc bien que la Venise d'aujourd'hui assume ce théâtre des formes au travers de ses différentes Mostra et Biennales artistiques. Faire monstration des images et des concepts qui, en écho systémique les uns des autres, à l’instant donné, diraient le monde.
La 55ème Biennale de Venise donc. Mais tout aussi bien le Pont des soupirs, l'édition des mémoires du Chevalier de Seingalt dans une vitrine désuète, le 28ème marathon qui cette année a traversé la place Saint-Marc, ou encore l'expérience du tango vénitien. Ce sont quelques-unes des innombrables coordonnées qui s'offrent ici en chiffre mystico-profane.

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