22 mars 2013

Trophées 2013 ETP au féminin* Quatre managers d’exception

La construction des femmes ingénieurs du BTP
« On ne naît pas femme, on le devient ».
Si la belle formule de Simone de Beauvoir éclaire les destins féminins, les Trophées ETP décernés le 19 mars 2013  manifestent qu’à ce devenir concourent de multiples ressources. En effet «on » ne devient pas femme seule mais dans l’alliance, le soutien, le travail. Ce devenir,  pour ces ingénieures, s’est littéralement construit : par elles-mêmes, par des formations, notamment l’ESTP, par une société française qui depuis deux siècles peu à peu tente d’élaborer une mixité fructueuse, par des familles et proches attentifs et enfin par des entreprises qui à la fois par humanisme et par efficience y trouvent bénéfice.
Chacune des lauréates, à sa manière, a témoigné de cette « construction », avec une émotion partagée avec le public et le jury (dont j'ai eu l'honneur de faire partie, composé de 7 femmes et de 4 hommes car ces parcours signalent d’abord une mixité performante) a eu grand plaisir à découvrir tant de parcours talentueux.

4 lauréates parmi 12 nominées et 52 candidates
Grande entreprise : Maly-Ann Bory de CH2M Hill, responsable en Asie de déménagement de grandes infrastructures et équipements
Un parcours international spectaculaire, un prix reçu ce jour-là par sa mère qui a tenu avec émotion à remercier " tous les professeurs que sa fille a eu depuis la maternelle, jusqu’à l’ESTP "

PME/ETI : Marie-Christine Salmon d’Entrepose (groupe Vinci)
Responsable de projets d’envergure, dans des environnements exposés, avec une adaptabilité à de multiples cultures.

Coup de cœur : Karen Honore, co-gérante de Kreabat 
Entreprenante, avec la volonté de développer une structure humaine et écologiquement respectueuse,

Avec un prix spécial du jury, parmi toutes les brillantes nominées, pour Martine Bourdon, du groupe Colas, saluant son engagement et la qualité de son parcours.

Trophée ETP au Féminin


Un management d’accomplissement ?
Si ces quatre lauréates poussent loin leurs talents, elles partagent avec la plupart des candidates plusieurs points communs qui témoignent d’une réorientation positive du management contemporain. L’expérience très dense, l’ampleur des responsabilités et des réalisations sont pour les nominées des impératifs nécessaires et spectaculaires mais s’y ajoutent des traits de profil significatifs : pas de toute puissance personnelle : humilité, sens du travail, loyauté, une posture managériale plus collaborative que charismatique
Une recherche de la réussite d’équipe, une attention à la transmission de son patrimoine technique vers les jeunes, d’autres femmes, à l’insertion sociale par le travail
Une recherche d’équilibre entre vie personnelle (associatif, familial, engagement, etc) et vie professionnelle
La notion de bien-être, une attention portée à soi, arrachée aux contraintes de la charge de travail.
Du coup, à l’opposé des valeurs de réussite individuelle (qui se signalerait en résumé par une belle montre), ces lauréates manifestent plutôt une dimension d’accomplissement : ce qu’elles réalisent, c’est leur vie et le déploiement professionnel y occupe une place centrale mais non exclusive.
Toute sélection est un choix qui exprime les critères d’un jury et d’une époque. Gageons que d’autres candidates auraient été choisies il y a 15 ans. Ces trophées 2013 correspondent parfaitement à la vision managériale à laquelle nous oeuvrons, en entreprise mais aussi dans nos enseignements de communication managériale à l’ESTP.
En un mot, ces lauréates indiquent la voie de ce que doit être aujourd’hui, pour les hommes comme pour les femmes, un management « durable », efficient et porteur d’avantage concurrentiel pour les organisations qui savent le faire vivre.

*Le prix a été créé à l’initiative de Nathalie Mousselon, talentueuse présidente d’ETP au féminin et ingénieur chez PSA, organisé impeccablement par la junior ETP et soutenu notamment par les entreprises  Vinci Construction,  Eiffage, Bouygues construction et Spie Batignolles.